Pour la petite histoire, voilà plus de dix ans déjà dans les pages de ce même quotidien (L’Economiste n°2111 du 19 septembre 2005) nous rédigions le premier d’une série d’articles sur Casablanca et les problématiques d’investissements structurants et de gouvernance de la ville.
Aujourd’hui, ce sujet est devenu prioritaire et préoccupe l’ensemble des décideurs jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. D’abord sur le plan politique, la nouvelle Constitution et les élections dotent le pays, ses régions et ses villes, chefs-lieux de nouveaux organes démocratiques.
Ensuite, les politiques gouvernementales de régionalisation avancée, de politique de la ville, pour ne citer que ces deux-là, place cette thématique au cœur même des débats actuels. Enfin, l’adoption de nouvelles formules de financement telle que les partenariats public-privé devraient apporter l’eau aux moulins des investisseurs en infrastructures et équipementiers des villes.
Pour ce qui est villes nouvelles (Tamensourt, Tamesna, Lakhyayta, Benguerir…), leur conception, étude et réalisation créent des opportunités certaines mais recèlent des menaces sévères.  
Les opportunités tiennent au fait qu’elles démarrent de zéro et s’ouvrent à toutes les possibilités nouvelles et innovations récentes.  Elles sont initiées souvent suivant des plans et schémas ambitieux de villes vertes, autonomes, modernes et bien équipées. Malheureusement, elles se transforment en villes-dortoirs, sous équipées et parfois à l’abandon. L’autre aspect aussi important est celui de la gouvernance. La démocratie étant la volonté des populations, l’art est donc d’adopter une gouvernance collégiale efficace et performante et non tiraillée et sclérosée comme on a pu le constater hélas trop souvent. Il n’est certes pas facile de se concerter et concilier les acteurs majeurs des autorités, des élus, de l’entrepreneuriat et de la société civile, mais on peut apprécier le travail accompli en ce moment à Casablanca entre différents think tank, réflexions et plans d’actions en cours.