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Commerce et investissement: Concilier l’ancienne et la nouvelle économie Par Jawad IDRISSI

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Jawad IDRISSI
Expert CNUCED/OMC & Médiateur du CEMA

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Praticien du management et du commerce international à la tête d’une société de trading depuis une quinzaine d’années, Jawad Idrissi est aussi fondateur-dirigeant du cabinet NECIM-conseil (en création et internationalisation d’entreprises) et du bureau d’études (en accompagnement et montage de projet) NECIM-invest qu’il dirige depuis une vingtaine d’années. Membre actif dans plusieurs associations, fédérations et représentations dans le conseil, la formation et  la médiation (CEMA) en commerce & investissement et expert à la Cnuced, l’OMC, le CCI dans ces mêmes corps de métiers.

AU moment où se tient un événement international majeur dans l’entrepreneuriat à Marrakech, beaucoup s’interroge encore sur la place du Maroc sur l’échiquier régional et continental, et du rôle qu’il peut jouer dans le concert des nations. Le dernier rapport de la Cnuced sur le développement économique en Afrique, qui s’intitule «Le commerce intra-africain: libérer le dynamisme du secteur privé», établit un diagnostic de la situation du commerce africain, une analyse et recommandations pour le futur du continent. De même, le dernier rapport européen sur le développement traite des aspects pratiques du développement de l’après-2015. Quelle lecture et quelles conclusions tirer de ces rapports sur les plans national et régional?

L’Afrique

Dans le rapport de la Cnuced, on y lit notamment que «lors du dernier Sommet de l’Union africaine, les dirigeants africains ont réaffirmé leur engagement politique de dynamiser le commerce intra-africain dans le contexte de l’intégration économique régionale. Leurs motivations vont de la nécessité de promouvoir une croissance soutenue et la transformation économique à la volonté d’isoler l’économie des pays africains des chocs extérieurs et d’élargir le commerce régional en mettant à profit la récente croissance économique enregistrée en Afrique». Dans ce contexte, l’expansion du commerce intra-africain est considérée comme un important moyen de stimuler la croissance, de créer des emplois et de promouvoir le développement économique du continent. Le rapport s’intéresse aux moyens de dynamiser le commerce intra-africain en mettant particulièrement l’accent sur les mesures qui doivent être prises par les gouvernements africains pour promouvoir l’entrepreneuriat local, accroître les capacités productives et stimuler le commerce régional. Le monde change, qu’il s’agisse de la structure économique, des flux commerciaux, de la gouvernance mondiale ou encore de la pensée économique dominante. Il est donc important que les pays africains changent aussi leur façon d’appréhender le commerce régional et l’intégration régionale afin de s’adapter à ce monde en mutation rapide.       
Une approche globale mais pragmatique de l’intégration s’impose pour promouvoir le commerce intra-africain et l’intégration régionale sur le continent. Mais il faudrait pour cela libérer le dynamisme du secteur privé et adopter une approche de l’intégration fondée sur le développement. L’accélération du commerce intra-africain dépendra beaucoup de la capacité des pays africains de promouvoir l’entrepreneuriat et de renforcer les capacités d’offre, d’instituer un mécanisme crédible de dialogue entre l’État et les entreprises, de créer des chaînes de valeur régionales, d’appliquer les accords régionaux existants, de repenser leur approche de l’intégration régionale et de maintenir la paix et la sécurité».
Le commerce et l’investissement augmentent les opportunités commerciales, poussent les processus de production à devenir plus efficaces et fournissent des ressources financières et technologiques susceptibles d’augmenter les capacités productives. Or, les politiques en matière de commerce et d’investissement seules n’encouragent pas forcément une transformation structurelle. Leur rôle doit s’inscrire dans le cadre d’une stratégie de développement axée sur les transformations inter et intra-structurelles de l’économie.
En préparation du programme de développement de l’après-2015, le Rapport européen sur le développement 2013 a mis l’accent sur trois moteurs internationaux du développement: le commerce et l’investissement, le financement du développement et la migration.
Aujourd’hui, que peut-on faire alors pour augmenter le potentiel du commerce international et de l’investissement étranger?

La gouvernance mondiale

La gouvernance des échanges commerciaux mondiaux reste un monde hobbesien (anarchique), du moins vu depuis, disons, Kathmandu ou Maputo. Les accords de l’OMC, nonobstant leurs limitations, commençaient à offrir une structure à ce chaos. Mais le processus est dans une impasse. Un monde sans un cadre pragmatique multilatéral est susceptible de nuire aux économies les plus pauvres et de les marginaliser davantage. Comparé à des approches bilatérales et régionales, un processus multilatéral peut être plus inclusif et diluer les hiérarchies de pouvoir, tandis que ses résultats présentent moins de risques de marginalisation des intérêts des économies petites et vulnérables. Mais la valeur du multilatéralisme réside davantage dans les problèmes qu’il résout que dans son discours. Ici, en raison de la croyance dogmatique dans la «libéralisation», le multilatéralisme a souvent été incapable de résoudre des problèmes et de provoquer un changement. Le monde dans lequel nous nous apprêtons à entrer sera défini par des changements permanents dans l’économie mondiale. Au vu des constants changements, il serait futile de prédire à quoi il ressemblera. Ce qui est sûr, c’est que la plupart des économies, au lieu de produire et vendre les produits finaux comme par le passé, se trouveront impliquées dans une chaîne de production. C’est peut-être une progression naturelle de la division mondiale des processus de production, facilitée par la spécialisation et la technologie.

L’agenda de l’après-2015

Dans le rapport européen sur le développement 2013 sont traités certains aspects pratiques qui pourraient être pris en compte dans le cadre du développement de l’après-2015, dans le but de soutenir la diversification économique et la transformation structurelle dans les économies les plus pauvres. Parmi les mesures-clés que la communauté internationale devrait envisager se trouvent:
• la promotion de secteurs d’exportation modernes en rendant les préférences commerciales plus efficaces – par exemple en reformant les règles d’origine, en s’attaquant aux obstacles non tarifaires, et en dopant l’APC;
• la réduction de la vulnérabilité aux chocs externes en développant des mécanismes de réponse plus efficaces, par exemple en réduisant la volatilité des prix des matières premières et les facilités compensatoires afin de minimiser les chocs de revenu;
• l’augmentation de l’impact de l’investissement étranger à travers des politiques encourageant l’investissement dans les secteurs à haut potentiel d’emplois et de croissance de la production.

Le Maroc en général

«Aujourd’hui, le constat est là: entre les paroles et les actes, le fossé se creuse de plus en plus. L’économie marocaine, qui se trouve à la croisée des chemins, a plus que jamais besoin d’un traitement de choc». Selon les économistes du Centre marocain de conjoncture, l’économie n’est pas encore «autonomisée» et reste toujours «sous la tutelle des politiques». Quelles en sont donc les raisons? La nature même du tissu économique, dominé par le secteur primaire, limite les effets des stratégies sectorielles lancées par les pouvoirs publics (Maroc Vert, Plan d’accélération industrielle, Vision touristique 2020, Maroc Export Plus). Quid des solutions? L’industrialisation, l’export et l’amélioration de l’attractivité pour les investissements directs étrangers. «Les opportunités sont aujourd’hui plus importantes que par le passé. La stabilité dont jouit le Maroc est un atout majeur pour attirer les capitaux étrangers, qui fuient les pays du Printemps arabe».

Le Maroc de l’export

Rappelons que c’était sous le thème «Commerce extérieur compétitif: Croissance économique soutenue» que les travaux des troisièmes Assises nationales à l’exportation et le Forum marocain du commerce extérieur s’étaient tenus il y a deux ans à Skhirat.
Le chef du gouvernement déclarait alors que «cet événement intervient dans un contexte économique mondial difficile, où le déficit commercial marocain se creuse davantage, ce qui nécessite beaucoup d’efforts, que ce soit de la part du gouvernement ou du secteur privé. Le problème réside aujourd’hui davantage dans l’accroissement plus rapide de nos importations, du fait de notre plus grande ouverture (accord de libre-échange). L’augmentation de la consommation intérieure profite plus aux produits étrangers qu’aux produits locaux.  Dans cette optique, Abdelilah Benkirane a affirmé que le gouvernement est déterminé à rendre le secteur du commerce extérieur plus compétitif à travers des mesures urgentes et concrètes.
Le Maroc dispose d’une entrée sur les marchés de 27 Etats européens correspondant à un marché de 500 millions de consommateurs. L’accord avec l’Union européenne donne un accès préférentiel basé sur des règles d’origine prévoyant la possibilité du cumul de cette origine. Le Royaume pourrait donc importer de la matière première chez certains pays partenaires et, après une transformation sur le territoire national, l’exporter vers l’Europe.
Bien entendu, les réflexions et discours sont une chose, les actions et initiatives en sont une autre. En fin de compte, cet événement a donné une opportunité aux décideurs de dégager des pistes de réflexion et restructuration des exportations du Royaume, sachant qu’il n’y a pas de réponse clés en main, chaque pays devant agir sur sa propre trajectoire en tout pragmatisme. 

Le rôle de l’Etat

L’Etat, avec ses nombreuses limites et ses nombreux échecs, doit faire partie de la solution. Des investissements publics stratégiques dans l’infrastructure économique et dans les capacités de développement sont fondamentaux pour nourrir un secteur privé en plein essor. De plus, la technologie est essentielle afin d’augmenter la productivité et d’assurer un environnement durable. L’accent mis sur l’augmentation des capacités de production, le rôle de l’Etat et de la technologie sont largement absents du programme mondial de développement. 

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